Avé, Christ [Francisco Candido Xavier] (fb2) читать постранично, страница - 4

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lumière et lui dit :

Je ne discute pas tes sentiments que je suis contraint de respecter, mais... une telle renonciation est-elle vraiment nécessaire?

Comme s'il organisait ses propres réminiscences afin de s'exprimer avec assurance, il fit une longue pause qu'il interrompit lui-même en faisant remarquer :

Je ne crois pas que Tatien soit prêt. Je l'ai vu, il y a quelques jours au temple de Vesta, commandant une importante légion d'ennemis de la lumière. Il ne m'a pas semblé incliné à quelque service que ce soit en faveur de l'Évangile. Il erre dans les sanctuaires des divinités olympiennes incitant aux émeutes contre le christianisme naissant et se complaît toujours aux festivités des cirques trouvant de l'intérêt et de la joie aux effusions de sang.

J'ai suivi mon fils dans ce lamentable état — acquiesça Varrus Quint mélancolique —, néanmoins, ces derniers jours, je le sens amer et angoissé. Qui sait si Tatien n'est pas à la croisée d'une grande rénovation ? Je sais qu'il a été récalcitrant dans le mal en se consacrant indéfiniment aux sensations inférieures qui l'empêchent de percevoir les horizons plus élevés de la vie. Mais je finis par me dire à moi-même que quelque chose doit être fait quand nous ressentons le besoin de réajustement pour ceux que nous aimons...

Et peut-être parce que Claude se taisait, songeur, l'affectueux Esprit reprit la parole :

Mon ami dévoué, permets-moi de retourna:..

Tu seras, cependant, conscient des risques de cette entreprise ? Personne ne sauvera un naufragé sans s'exposer aux lames des vagues. Pour aider Tatien, tu te plongeras dans les dangers où il se trouve.

Je sais cela — interrompit Varrus, déterminé, poursuivant sa supplique — ; au nom de notre amitié, tu m'assisteras dans mes intentions. Je chercherai à servir l'Évangile de toutes mes forces, j'accepterai tous les sacrifices, je mangerai le pain de la haine abreuvé de sueur et de sanglots ; et par-dessus tout, je supplie l'autorisation d'inciter mon fils au travail du Christ par tous les moyens qui seront à ma portée... Je sais que le chemin sera fait d'obstacles, néanmoins, avec l'aide du Seigneur et l'appui de mes amis, je pense être victorieux.

Le respectable mentor franchement compatissant ne voulant pas s'attarder sur la question de l'ordre à donner, demanda :

De combien de temps penses-tu avoir besoin pour cette entreprise ?

J'ose soumettre la réponse à tes propres critères.

D'accord — conclut le compagnon généreux —, j'appuie ta décision avec confiance. Je t'accorde cent ans pour cette tâche à réaliser. Je pense qu'un siècle suffira. Nous déciderons des mesures à prendre pour que tu sois soutenu dans ton nouvel habit de chair. Tes services à la cause de l'Évangile seront crédités au niveau de la Sphère Supérieure, quant au mérite ou au démérite de Tatien face à ton renoncement, j'admets qu'il restera d'ordre privé relevant de ta propre responsabilité.

Incité par des amis à résoudre d'autres problèmes, Claude lui lança un regard compatissant et conclut :

— N'oublie pas que nous serons unis par la prière. Et cela même sous le lourd voile de l'oubli dans la lutte physique, nous entendrons tes appels et te soutiendrons de toute notre assistance. Va en paix quand tu le voudras et que Jésus te bénisse.

Varrus lui a alors adressé des paroles émouvantes de reconnaissance et réaffirma les promesses qu'il avait formulées puis se retira, pensif, sans vraiment savoir quelles étranges émotions envahissaient son âme, plongé qu'il était encore entre les élans de joie et le dard de l'amertume.

À la splendeur du crépuscule alors que le soleil, véritable brasier, se couchait du côté d'Ostie, l'Esprit de Varrus Quint, solitaire et songeur, arriva au pont Cestio après s'être attardé à la contemplation des eaux du Tibre, comme retenu par des souvenirs obsessifs.

De douces brises soufflaient en chantant comme s'il s'agissait de l'écho lointain de mélodies occultes dans le ciel limpide.

Rome était décorée pour célébrer les victoires de Septime Sévère sur ses terribles concurrents où après une triple défaite, Pescennius Niger avait été battu par les forces impériales et décapité sur les marges de l'Euphrate, alors qu'Albin favori des légions bretonnes2 avait été vaincu en Gaules se suicidant de désespoir.

(2) N.T. : Bretagne soit l'actuelle Angleterre

Plusieurs jours de fête commémorèrent la brillante gloire de l'empereur africain mais à la demande des augustes, la fin des solennités était prévue pour la nuit suivante dans le grand amphithéâtre avec toutes les pompes du triomphe.

Affichant une expression d'expectative et de tristesse, Varrus a traversé le petit territoire de l'île du Tibre et rejoint le temple de la Fortune observant la foule de groupes épars se rassembler sur la place en direction du magnifique édifice.

Les litières de hauts dignitaires de la cour entourées d'esclaves dispersaient des petits groupes de chanteurs et de danseurs. Des biges fastueux et des voitures décorées balayaient la foule, conduisant de jeunes tribuns et des dames patriciennes de familles traditionnelles. Des marins et des soldats se querellaient avec des vendeurs de boissons et de fruits alors que la vague populaire grandissait chaque fois davantage.

Des gladiateurs au corps démesuré arrivaient souriants courtisés par les joueurs invétérés de l'arène.

Et alors que le son des luths et des timbales se mêlait au rugissement distant des fauves en cage, réservés au magnifique spectacle, la gloire de Sévère et le supplice des chrétiens étaient les sujets favoris de toutes les conversations.

Le passant spirituel regardait non seulement la multitude avide de plaisirs mais aussi les phalanges bruyantes d'entités ignorantes ou perverses qui dominaient les sinistres commémorations.

Varrus voulut s'avancer comme pour chercher quelqu'un mais la lourde atmosphère régnante l'obligea à battre en retrait. Il contourna alors le célèbre amphithéâtre, parcourut les ruelles étroites entre le Celio et le Palatin, traversa la porte Capène et atteint la campagne se dirigeant vers les tombes de la voie Appienne.

La nuit claire s'était posée sur les maisons romaines.

Des milliers de voix entonnaient des cantiques de joie à la clarté argentée du clair de lune. Les chrétiens désincarnés se préparaient à recevoir leurs compagnons de sacrifice. Les martyrs prétendument morts venaient saluer les martyrs qui, cette nuit, allaient mourir.

Varrus Quint s'est joint au large groupe et a prié avec ferveur demandant au Seigneur les forces nécessaires à la difficile mission à laquelle il prétendait se consacrer.

Des prières et des commentaires sanctifiés furent prononcés.

Quelques heures plus tard, l'énorme assemblée spirituelle s'est dirigée vers l'amphithéâtre.

Des hymnes de joie se sont élevés sur les hauteurs.

Non seulement les messagers de la voie appienne atteignaient l'amphithéâtre en d'harmonieuses prières, mais des envoyés du Mont Vatican et des travailleurs spirituels de groupes de prière évangélique de l'Esquilin, de la voie Nomentana et de la voie Salaria, comprenant aussi des représentants d'autres régions romaines, pénétraient l'enceinte agitée telles des armées de lumière.

Introduits dans l'arène pour les derniers sacrifices, les adeptes de Jésus chantaient également.

Ici et là, des viscères de fauves morts se mélangeant aux corps horriblement mutilés des gladiateurs et des bêtes vaincues étaient rapidement retirés par des gardes en service.

Quelques disciples de l'Évangile, surtout les plus âgés, attachés à des poteaux de martyre recevaient des flèches empoisonnées, puis les corps étaient incendiés servant de torches à l'occasion de ces exhibitions festives, alors que d'autres les mains jointes se livraient, sans défense, à l'assaut des panthères et des lions de Numidie.

Presque tous